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Accueil / Actualités / 80ème ANNIVERSAIRE DE LA LIBERATION DE LA VILLE DE LIMOUX – DISCOURS DE M. PIERRE DURAND

80 ANS DE LA LIBERATION DE LIMOUX

 

Mesdames, Messieurs,

Il y a 80 ans que la liberté a repris pied à Limoux.

Il y a 80 ans, Limoux se libérait.

 

En ce 20 août 1944, la nouvelle, extraordinaire, exaltante, a redonné espoir à toute une population. En quelques heures, chacun sent que tout a changé.

Limoux libéré ! Ces mots claquent toujours avec la même force. En toute fin de cette matinée, les résistants prennent possession de la sous-préfecture, avant de se diriger vers la gendarmerie où des coups de feu seront échangés.

Puis, la liesse s’empare de la ville. La foule se masse dans la rue Jean- Jaurès et place de la République pour fêter ses libérateurs, résistants du Limouxin et de la Haute-Vallée de l’Aude, des maquis de Faïta et de Salvezines notamment. Une foule immense savoure le bonheur de la liberté retrouvée, la victoire sur les déchirements, les renoncements, les égoïsmes étriqués, les trahisons et les haines terribles.

 

N’oublions jamais la barbarie nazie et la cruauté des collaborateurs zélés, ni même l’indifférence et la lâcheté coupable de ceux qui se sont tus. Après avoir vaincu ses divisions, la ville rassemblée s’unissait fraternellement autour de ses valeurs et d’une ambition nouvelle.

 

Aujourd’hui, 80 ans après, le vacarme assourdissant des armes a laissé place à l’ordre solennel et silencieux du cérémonial. La paix règne où la liberté a souffert, puis triomphé.

Ce 80e anniversaire est le plus beau témoignage de fidélité que nous puissions offrir à celles et ceux qui se sont battus, ici, au cours de l’été 1944. La Ville qu’ils ont reconquis au nom de la liberté est acquise aujourd’hui à la liberté.

Au nom du peuple de Limoux, je m’incline aujourd’hui face au courage de ces combattantes et de ces combattants.

 

La libération de notre ville, c’est l’histoire aussi d’un élan qui a ressemblé des femmes et des hommes de bonne volonté, bien au-delà des partis, des religions, des convictions, des nationalités… Forte de ce passé qui l’élève et l’oblige, notre ville ne doit tolérer ni le racisme, ni l’antisémitisme. Elle n’accepte pas davantage le sexisme, l’homophobie.

L’exemple est là : ne laissons jamais les ferments de la division et de la discrimination pervertir le projet humaniste et démocratique qui nous guide.

 

Aujourd’hui, l’hommage de Limoux va d’abord à ces femmes et ces hommes qui ont perdu la vie dans les combats de la Libération. Limoux reste et restera à jamais témoin de cette communion des braves qui nous éclaire encore.

 

En ce jour anniversaire participent pleinement aussi tous ceux qui nous ont quitté depuis le 20 août 1944, survivants des combats où ils ont tout risqué et tant perdu. Ils se sont soumis à l’épreuve du quotidien avec une dignité et une humilité rayonnante avant de fermer les yeux sur un monde qu’ils espéraient définitivement émanciper de tout totalitarisme.

C’est avec beaucoup d’émotion que je me tourne enfin vers vous les résistants, combattants toujours bien vivants qui avaient survécu aux années de guerre et décennies de paix.

 

Jean Tailhan, alias Lapébie et Joseph Fernandez, alias Frédo, vous avez tous les deux œuvré dans les rangs du maquis de Faïta et contribué à faire de la haute vallée de l’Aude un très haut lieu de la résistance.

Vous restez aujourd’hui nos deux grandes sentinelles dressées face à l’oppression et à l’oubli.

La liberté qui a élevé vos cœurs et guidé vos pas, il y a 80 ans, sait pouvoir compter encore et toujours sur votre courage et votre générosité. Elle sait que vous la défendrez jusqu’au dernier souffle, pour la mémoire de ceux que vous avez perdu et l’honneur de ceux que vous avez sauvé.

 

Mais cette journée ne doit pas se limiter à une cérémonie, si belle, si poignante soit elle. Elle ne doit pas non plus se limiter à une leçon d’histoire. Elle doit se vouer à transmettre aux nouvelles générations une leçon de vie.

Cette journée marque la victoire de tout un peuple attaché aux valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité.

Résistants, vous n’avez pas fui vos responsabilités. Vous avez refusé la barbarie. Vous vous n’êtes pas dérobé quand il a fallu affronter ceux de vos concitoyens qui accomplissaient leur devoir au rebours des valeurs essentielles de l’humanité.

Vous incarnez magnifiquement cette République qui est notre bien le plus précieux. Vous avez sauvé et rétabli la République en la vivant comme un acte d’audace et de confiance.

Le célèbre poète chilien Pablo Neruda, disait : « ils pourront couper toutes les fleurs, ils n’empêcheront jamais le printemps ! ».

 

La Libération nous rappelle, chaque jour, que quand il est question de lutte contre l’oppression d’un peuple, l’antisémitisme, la haine… les fleurs réapparaissent toujours.

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